L’Église a eu et a toujours envers la beauté artistique une certaine méfiance. La beauté peut toujours devenir une idole, c’est-à-dire prendre la place de la seule Beauté adorable qui est celle de Dieu. En même temps, l’Église n’a jamais cessé d’avoir pour l’art un amour étonnant. Elle a dès ses débuts utilisé les chants et la musique pour ses assemblées liturgiques. Très tôt sont apparues les images peintes, comme en témoignent les peintures des catacombes. Depuis que l’Église a pu se manifester au grand jour après les persécutions, ont fleuri, en Orient comme en Occident, les édifices religieux de style basilical, roman, gothique, baroque, néo-gothique, moderne, contemporain.
Les cathédrales et les églises ont été construites, non pour être des centres culturels et des musées, mais pour être des lieux de prière, de rassemblement du peuple chrétien, d’éducation religieuse.
La liturgie de la terre est la présence parmi les hommes de la liturgie du ciel. Or la liturgie du ciel est belle de la beauté de Dieu rayonnant sur ceux qui participent au banquet des noces de l’Agneau dans la Jérusalem céleste. La liturgie est par excellence le moment où Dieu par le Christ dans l’Esprit Saint se communique à nous et où nous entrons en communion avec Dieu.
Dieu se communique à nous, non seulement par notre intelligence et notre raison, mais par tout notre être d’hommes et de femmes inséparables de l’univers, donc par notre esprit, notre cœur, nos sens : la vue, l’ouïe, le toucher, l’odorat. La beauté de la liturgie et de tout ce qui en fait partie (musique, peinture, architecture, vêtements, fleurs, parfum, poésie…) est l’écrin faisant signe en direction de Celui qui est la Beauté parfaite.
Dernièrement, le Pape François lançait à des jeunes étudiants et éducateurs de 19 pays investis le Pacte éducatif global, un des grands chantiers du pape : « Dans un monde étouffé par tant de laideurs, faites ressortir votre beauté ! »
La beauté que désire Dieu est celle de notre vie devenant de plus en plus semblable à celle du Christ. Le chef d’œuvre qui glorifie le plus Dieu est l’être humain devenant de plus en plus image du
Christ, depuis le petit enfant encore dans le sein de sa mère jusqu’à celui qui s’apprête à franchir le seuil de la mort.
Pour que nos liturgies soient encore plus belles, nous avons besoin d’animateurs de chants, de renforcer les équipes liturgiques, d’un chef de chœur pour une chorale paroissiale, de personnes qui s’occupent de l’ordinateur pour projeter les chants sur l’écran.
Soyez d’avance remerciés d’être aujourd’hui des semeurs de beauté qui nous rappellent que nous sommes faits pour être beaux de la beauté de Dieu !
Père Olivier DALMET