Fêter Pâques, c’est « faire notre Pâque avec le Christ ». Nous sommes entrés dans le mouvement de la Pâque du Christ par les sacrements de l’initiation chrétienne : le Baptême, la Confirmation, l’Eucharistie. Nous y entrons à nouveau en renouvelant notre baptême et en participant à l’Eucharistie avec une foi nouvelle et un amour plus vrai. Sur la route de Pâques, il est important de porter une attention spéciale sur le sacrement de la Réconciliation et de la Pénitence qui est, avec l’Eucharistie, un sacrement pascal fondamental.
Le renouvellement du Baptême se fait par la profession de la foi baptismale à la Vigile pascale, et surtout par la participation au sacrement de la confession.
Le renouvellement du Baptême qu’est le sacrement de la Réconciliation est, lui aussi, toujours reçu d’une manière communautaire (toujours en relation avec l’Église présente par le Prêtre) et personnelle (“et moi, au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, je te pardonne tous tes péchés").
C’est moi, personnellement et en communauté, qui dois entrer dans le mouvement de la Pâque du Christ, avec mon histoire de grâce et de péché, qui n’est pas l’histoire de grâce et de péché d’un autre. Cette histoire de grâce et de péché, je ne la reconnais vraiment devant Dieu et devant mes frères que si j’accepte et m’efforce de l’exprimer dans une parole dite à un frère ordonné pour représenter le Christ. Tant qu’elle demeure enfouie en moi et inexprimée, elle reste quelque peu irréelle et ne devient pas vraiment mienne, parce qu’elle reste vague et confuse.
Que de catholiques communient sans jamais aller au sacrement de la Réconciliation ! Il ne nous est pas demandé d’être dignes d’aller à l’Eucharistie. Il s’agit au contraire d’avoir une conscience vive que nous sommes pécheurs.
Si nous n’allons jamais reconnaître les manières précises dont le péché marque notre vie, en les disant à un prêtre, avec le désir d’en être libérés par une parole de pardon explicitement adressée à nous, à la seconde personne, et non en général, les fréquents rappels de notre état de pécheur au cours de la Messe risquent d’être vides de sens.
Le sacrement de la Réconciliation et l’Eucharistie sont les sacrements de la Pâque. Par le sacrement de la Réconciliation, nous faisons réellement notre « passage de ce monde vers le Père ». Par lui nous sommes plongés à nouveau dans le Christ qui « a été livré pour nos péchés et ressuscité pour notre justification » (Rm 4, 25).
Père Olivier DALMET